Par Andy
Selon Iello, “Little Town est un jeu de stratégie et de placement d’ouvriers accessible et malin, destiné à être joué en famille et entre amis. Simple à prendre en main, sa profondeur permet à chacun de développer rapidement son propre style de jeu.” Voyons voir si ce jeu, pour 2 à 4 joueurs, tient ses promesses ! Un grand merci au magasin Sorgho de nous avoir permis d’essayer le jeu !
Dans Little Town, le but est donc de récolter des ressources pour pouvoir construire des bâtiments et les utiliser plus tard afin de gagner le plus de points de victoire (PV) possible. Pas grand chose de neuf sous le soleil des jeux de placement d’ouvriers, donc ! Mais combien de nos jeux préférés pourraient être définis exactement de la même façon ?
Le plateau de jeu est une grille de 6 sur 9 présentant des cases d’herbe, de lacs, de forêt ou de montagne. Ces trois derniers types apporteront aux travailleurs les jouxtant ces précieuses ressources que sont le bois, la pierre, le blé et le poisson. Dans la zone inférieure du plateau, on trouve également une série de 12 tuiles, prises au hasard parmi les 24 que compte le jeu, représentant les bâtiments à construire.
Chaque joueur dispose également de 5/4/3 meeples ouvriers et 7/6/6 pions bâtiments - en fonction du nombre de joueurs 2/3/4. Il reçoit également 4/3/2 cartes objectif qui lui permettront de marquer des points de victoire. Le tour de jeu est assez simple, parce qu’un joueur doit poser un de ses ouvriers sur une case d’herbe libre du plateau ou dans la zone de chantier - ce qui lui permettra d’acheter et construire un bâtiment parmi ceux restants. La construction d’un bâtiment nécessite de payer son coût en ressources et/ou argent. Une fois cette opération effectuée, le joueur place alors le bâtiment sur une case d’herbe libre du plateau et pose un de ses pions bâtiment dessus pour indiquer qu’il en est le propriétaire. Il avance aussi immédiatement son marqueur sur la piste des points de victoire d’autant de points qu’indiqué sur la tuile - dans la petite étoile en haut à droite. Ce bâtiment pourra désormais être activé par un ouvrier.
En choisissant de placer son travailleur sur le plateau, un joueur va activer tous les bâtiments qu’il souhaite et/ou récolter les ressources des lacs, forêts ou montagnes dans les huit cases adjacentes à son meeple. La récolte est simple, on reçoit un cube de la ressource produite par la case récoltée. L’activation des bâtiments est gratuite si joueur en est propriétaire, elle coûte une pièce d’argent à payer à son propriétaire si c’est le bâtiment d’un adversaire. Les effets des bâtiments sont simples : soit ils donnent des ressources, de l’argent ou des points de victoire, soient ils permettent d’échanger ressources ou argent contre ressources, argent ou PV.
Une fois ce meeple posé, et la construction, récolte ou activation terminée, c’est le tour d’un autre joueur. Cette phase se répète jusqu’à ce que plus aucun joueur n’ait d’ouvrier disponible. C’est alors la fin de la manche. Il est l’heure de nourrir ses bonshommes ! Pour chacun de vos ouvriers, vous devez dépenser un cube de blé ou de poisson pour les sustenter. Si vous n’en êtes pas capables, vous êtes plus du côté esclavagiste que patron de PME à modèle social issu de l’économie solidaire, et vous prenez une pénalité de 3 PV par travailleur affamé !
On repart alors pour trois autres manches identiques. Ce qui est intéressant, c’est qu’on active les bâtiments dans l’ordre que l’on veut. On peut donc récolter du blé dans son propre champ avant d’activer sa boulangerie pour transformer ce blé en quatre pièces d’argent qu’on dépensera dans l’église de Jean-Jacques, une pièce ira à J.-J. pour obtenir le droit d’accès à son église, et les trois pièces restantes iront aux œuvres de la paroisse et nous gratifieront de cinq beaux points de victoire en retour. Vous l’aurez compris, il faudra donc optimiser vos placements de bâtiments et d’ouvriers afin de tirer le meilleur profit des meilleurs combos…
Indice de Glopitude d’Andy : Glop de 12
Avec Little Town, Iello reste dans cette catégorie de jeux très accessibles, beaux et plaisants qui plaisent à un large spectre de joueurs. Ne cherchez pas plus loin votre jeu d’introduction au placement d’ouvriers, Little Town remplira parfaitement cet office. La contrainte de nourrir ses ouvriers est loin d’être aussi punitive que dans certains autres jeux - clin d’oeil à Agricola ! J’y ai joué avec Antoine, 13 ans, et Victor, 10 ans, sans aucun souci. Fan de gros jeux, vous pouvez passer votre chemin, on est loin de votre zone de complexité ! Du coup, c’est un glop de 12 pour les joueurs auxquels il s’adresse. Ceux qui sont casuals - et qui le restent !
Choix et stratégies : CLittle Town est un jeu aux règles simples. Pour autant, le jeu n’est pas simpliste. Il faudra bien analyser le terrain pour déterminer quel sera votre meilleur coup. Se placer sur le terrain pour obtenir de la nourriture ou construire un bâtiment ? Où poser son ouvrier ? Dans quel ordre activer les cases autour de lui ? Quel bâtiment choisir ? Où le construire ? Autant de questions qu’il faudra se poser pour tirer son épingle du jeu. Rien de trop, mais efficace. | ![]() |
Immersion dans le thème : On est dans un jeu de placement d’ouvrier où il s’agit d’optimiser le positionnement de ses travailleurs sur une grille. Je suis d’accord, ce n’est pas foufou ! Mais d’un autre côté, je pense que le thème et les mécaniques peuvent faire sens pour les gens. Tu veux nourrir tes travailleurs ? Envoie un de tes hommes pêcher près d’un lac ou récolter du blé dans un champ… Tu veux du bois ? Vas le couper dans une forêt. Tu veux la gloire ? Verse de l’argent dans le tronc de l’église locale ! On échange, au final, des ressources contre d’autres ressources, mais il y a vraiment moyen de se projeter dans une histoire, si on en a l’envie. | ![]() |
Beauté du matériel : L’univers graphique du jeu est très sympathique. Pas agressif, on sent bien la volonté de plaire au plus grand nombre. Mais les illustrations font largement le job. La qualité du carton est plutôt bonne, à ce que j’ai pu en juger. | ![]() |
Limpidité des règles : Aucun souci de ce point de vue-là. Règles claires, exemples parlants. Que demander de plus ? De toute façon, un jeu qui se veut accessible et “familial” - j’aime de moins en moins ce terme, on en fait quoi des familles qui biberonnent leurs mômes au “Food Chain Magnate” ? - a besoin d’un livret de règle simple et précis. Mission accomplie ! Le déroulé des règles est nickel, tout est compréhensible ! | ![]() |
Envie de rejouer : Tout est relatif, tout est subjectif ! Si c’est pour jouer avec mes potes, non. Si c’est pour jouer avec mes enfants, ou des amis moins habitués aux jeux de placement d’ouvriers, oui ! Au-delà de la convenance personnelle et du niveau de complexité voulu, le jeu fonctionne très bien, est joli et pas trop long : aucun raison de le refuser ! Étant donné que ce n’est pas un jeu que je jouerai des centaines de fois - ceci dit, à part Magic, je ne sais pas si j’ai joué à un seul jeu autant de fois de toute façon ! -, il n’y a aucune raison de douter de la rejouabilité : le plateau recto-verso et le fait qu’on n’utilise à chaque partie que 12 tuiles bâtiment sur les 24 que compte le jeu assureront une bonne variabilité. | ![]() |
Spécificités et paramètres : Entre 2 et 4 joueurs, comme les tours sont assez rapide, il n’y aura pas de problème d’attente… Les choix sont suffisamment contenus pour ne pas faire traîner l’analyse du plateau de jeu au moment de poser un ouvrier : on ne devrait donc pas excéder les trois quarts d’heures… Quant à la cible, à savoir des joueurs pas forcément très habitués au genre, voire aux jeux dits “modernes”, ou, autrement dit, le segment “familial/casual”, elle est parfaitement atteinte avec ce titre ! | ![]() |